Paroles :G. BRASSENS
Musique :G. BRASSENS
Bécassine
Un champ de blé prenait racine Sous la coiffe de Bécassine Ceux qui cherchaient la toison d'or Ailleurs avaient bigrement tort Tous les seigneurs du voisinage Les gros bonnets grands personnages Rêvaient de joindre à leur blason Une boucle de sa toison Un champ de blé prenait racine Sous la coiffe de Bécassine
C'est une espèce de robin N'ayant pas l'ombre d'un lopin Qu'elle laissa pendre vainqueur Au bout de ses accroche-cœurs C'est une sorte de manant Un amoureux du tout-venant Qui pourra chanter la chanson Des blés d'or en toute saison Et jusqu'à l'heure du trépas Si le diable s'en mêle pas
Au fond des yeux de Bécassine Deux pervenches prenaient racine Si belles que Sémiramis Ne s'en est jamais bien remise Et les grands noms à majuscules Les Cupidons à particules Auraient cédé tous leurs acquêts En échange de ce bouquet Au fond des yeux de Bécassine Deux pervenches prenaient racine
C'est une espèce de gredin N'ayant pas l'ombre d'un jardin Un soupirant de rien du tout Qui lui fit faire les yeux doux C'est une sorte de manant Un amoureux du tout-venant Qui pourra chanter la chanson Des fleurs bleues en toute saison Et jusqu'à l'heure du trépas Si le diable s'en mêle pas
À sa bouche deux belles guignes Deux cerises tout à fait dignes Tout à fait dignes du panier De madame de Sévigné Les hobereaux les gentillâtres Tombés tous fous d'elle idolâtres Auraient bien mis leur bourse à plat Pour s'offrir ces deux guignes-là Tout à fait dignes du panier De madame de Sévigné
C'est une espèce d'étranger N'ayant pas l'ombre d'un verger Qui fit s'ouvrir qui étrenna Ses jolies lèvres incarnat C'est une sorte de manant Un amoureux du tout-venant Qui pourra chanter la chanson Du temps des cerises en tout' saison Et jusqu'à l'heure du trépas Si le diable s'en mêle pas C'est une sorte de manant Un amoureux du tout-venant Qui pourra chanter la chanson Du temps des cerises en tout' saison Et jusqu'à l'heure du trépas Si le diable s'en mêle pas |