Paroles :G. BRASSENS
Musique :G. BRASSENS
LE 22 SEPTEMBRE
Un 22 septembre au diable vous partîtes Et depuis chaque année à la date susdite Je mouillais mon mouchoir en souvenir de vous Or nous y revoilà mais je reste de pierre Plus une seule larme à me mettre aux paupières Le 22 septembre aujourd'hui je m'en fous
On ne reverra plus au temps des feuilles mortes Cette âme en peine qui me ressemble et qui porte Le deuil de chaque feuille en souvenir de nous Que le brave Prévert et ses escargots veuillent Bien se passer de moi pour enterrer les feuilles Le 22 septembre aujourd'hui je m'en fous
Jadis ouvrant mes bras comme une paire d'ailes Je montais jusqu'au ciel pour suivre l'hirondelle Et me rompais les os en souvenir de vous Le complexe d'Icare à présent m'abandonne L'hirondelle en partant ne fera plus l'automne Le 22 septembre aujourd'hui je m'en fous
Pieusement noué d'un bout de vos dentelles J'avais sur ma fenêtre un bouquet d'immortelles Que j'arrosais de pleurs en souvenir de vous Je m'en vais les offrir au premier mort qui passe Les regrets éternels à présent me dépassent Le 22 septembre aujourd'hui je m'en fous
Désormais le petit bout de cœur qui me reste Ne traversera plus l'équinoxe funeste En battant la breloque en souvenir de vous Il a craché sa flamme et ses cendres s'éteignent À peine y pourrait-on rôtir quatre châtaignes Le 22 septembre aujourd'hui je m'en fous
Et c'est triste de n'être plus triste sans vous |