Paroles :G BRASSENS
Musique :G BRASSENS
Les Trompettes de la Renommée
Je vivais à l'écart de la place publique Serein contemplatif ténébreux bucolique Refusant d'acquitter la rançon de la gloir eSur mon brin de laurier je dormais comme un loir Les gens de bon conseil ont su me fair' comprendre Qu'à l'homme de la ru' j'avais des compt's à rendre Et que sous peine de choir dans un oubli complet J' devais mettre au grand jour tous mes petits secrets
REFRAIN Trompettes De la Renommée Vous êtes Bien mal embouchées
Manquant à la pudeur la plus élémentaire Dois-je pour les besoins d' la caus' publicitaire Divulguer avec qui et dans quell' position Je plonge dans le stupre et la fornication Si je publi e des noms combien de PénélopesPasseront illico pour de fieffé's salopes Combien de bons amis me r'gard'ront de travers Combien je recevrai de coups de revolver
REFRAIN
À toute exhibition ma nature est rétiveSouffrant d'un' modesti' quasiment maladive Je ne fais voir mes organes procréateurs À personne excepté mes femm's et mes docteursDois-je pour défrayer la chroniqu' des scandales Battre l' tambour avec mes parti's génitales Dois-je les arborer plus ostensiblement Comme un enfant de chœur porte un saint sacrement
REFRAIN
Une femme du monde et qui souvent me laisse Fair' mes quat' voluptés dans ses quartiers d' noblesse M'a sournois'ment passé sur son divan de soi' Des parasit's du plus bas étage qui soit Sous prétexte de bruit sous couleur de réclame Ai-j' le droit de ternir l'honneur de cette dame En criant sur les toits et sur l'air des lampions " Madame la marquis' m'a foutu des morpions "
REFRAIN
Le ciel en soit loué je vis en bonne entente Avec le Pèr' Duval la calotte chantante Lui le catéchumène et moi l'énergumèn' Il me laisse dire merd' je lui laiss' dire amen En accord avec lui dois-je écrir' dans la presse Qu'un soir je l'ai surpris aux genoux d' ma maîtresse Chantant la mélopé' d'une voix qui susurre Tandis qu'ell' lui cherchait des poux dans la tonsure
REFRAIN
Avec qui ventrebleu faut-il que je couche Pour fair' parler un peu la déesse aux cent bouches Faut-il qu'un' femme célèbre une étoile une star Vienn' prendre entre mes bras la plac' de ma guitar' Pour exciter le peuple et les folliculaires Qui'est-c' qui veut me prêter sa croupe populaire Qui'est-c' qui veut m' laisser faire in naturalibus Un p'tit peu d'alpinism' sur son mont de Vénus
REFRAIN
Sonneraient-ell's plus fort ces divines trompettes Si comm' tout un chacun j'étais un peu tapette Si je me déhanchais comme une demoiselle Et prenais tout à coup des allur's de gazelle Mais je ne sache pas qu'ça profite à ces drôles De jouer le jeu d' l'amour en inversant les rôles Qu'ça confère à leur gloire un' onc' de plus-value Le crim' pédérastique aujourd'hui ne pai e plus
REFRAIN
Après c'tour d'horizon des mille et un' recettes Qui vous val'nt à coup sûr les honneurs des gazettes J'aime mieux m'en tenir à ma premièr' façon Et me gratter le ventre en chantant des chansons Si le public en veut je les sors dare-dare S'il n'en veut pas je les remets dans ma guitare Refusant d'acquitter la rançon de la gloir eSur mon brin de laurier je m'endors comme un loir
REFRAIN et FIN |