Paroles : BRIOLLET / DALBRET
Musique : DALBRET
ARRÊTEZ LES AIGUILLES |
Riches ou pauvres quoi qu'on fasse
sur la terre Notre existence est un' chose éphémère Et des pendul's le tic-tac incessant Semble nous dir' " tout passe avec le temps " Voici l'enfant qui vient d'venir au monde Sa mèr' penchée vers sa petit' têt' blonde Vers la pendul' placée près de son lit Jette un regard et soucieuse se dit : REFRAIN Si l'on pouvait arrêter les aiguilles Au cadran qui marqu' les heur's de la vie Nos p'tits enfants si mignons, si gentils N'grandiraient pas pour déserter leur nid Lorsqu'à vingt ans un jour ils se marient Sans un regret, ils part'nt et vous oublient Et les mamans dont ils brisent l'espoir Pens'nt : on voudrait près d' soi toujours les voir Rester petits garçons ou petit's filles Si l'on pouvait arrêter les aiguilles Un malfaiteur, pour expier son crime Est condamné au châtiment ultime Dans sa cellule, il entend ses gardiens Dire tout bas, " Ce sera pour demain " Le lendemain il voit que l'aube se lève Et ses idées se brouill'nt comm' dans un rêve Il est secoué de terreur et d' remords Et dit tremblant sentant venir la mort REFRAIN Si l'on pouvait arrêter les aiguilles Au cadran qui marqu' les heur's de la vie J' n'aurais p' t' êtr' pas lorsque sonnait minuit Commis le crime dont je vais être puni Il a suffit d'un' fatale minute Pour que d'un homme je devienne une brute Mais quoi voici l'horloge de la prison Qui sonn' le glas de la séparation Plus qu'un espoir, mon Dieu pour ma famille Si l'on pouvait arrêter les aiguilles Dans les campagnes ainsi que dans les villes Règne le calme, et chacun vit tranquille Sans se douter qu'un orage gronde au loin Pour boul'verser la paix du genre humain Un peu partout, en Europe, en Afrique Les noirs dessous de l'infâme politique Sèment la guerre, horreur de tous les temps Que nul ne peut arrêter et poutant REFRAIN Si l'on pouvait arrêter les aiguilles Au cadran qui marque les heur's de la vie On n'entendrait plus le tocsin sonner Pour enlever nos fils à leurs foyers Quand à l'instant où tous les bras travaillent Quoi de plus triste que l'heure des batailles Peut-êtr' qu'un jour retrouvant sa raison L'homm' maudira la guerre et ses passions Plus de tueries ni d'homm's qui se fusillent Si l'on pouvait arrêter les aiguilles Tous emportés par l'effroyable ronde Les années passent si vit' pour tout l'monde Que l'on se dit : Pourquoi se jalouser Se fair' tant d'mal au lieu de s'entr'aider Deux pauvres vieux, usés, cassés par l'âge Sentant venir l'heure de grand voyage Encore unis, comm' dans leur jeune temps Dans un baiser, disent en s'enlaçant: REFRAIN Si l'on pouvait arrêter les aiguilles Au cadran qui marqu' les heur's de la vie Nous n'aurions pas la triste appréhension D'entendre l'heur' de la séparation Après avoir passé toute une vie A nous chérir sans aucun' jalousie Le coeur bien gros on n'devrai pas penser Qu'un jour hélas, il faudra nous quitter Vivons d'espoir, à quoi bon s'fair' tant d' bile Puisqu'on n'peut pas arrêter les aiguilles. |