Paroles : Jean RODOR

Musique : Vincent SCOTTO

 

 

LA VIPÈRE DU TROTTOIR

D'puis longtemps, elle l'avait dans la peau
C'est pourquoi sur le Sébasto'
Le long des murs le soir elle rampait
En disant : «Y'a pas faut que j'l'aie"
Or un soir qu'il sortait de l'atelier
Elle aborda l'ouvrier lui disant :
«Si l'on s'aimait
T'as de belles mirettes, tu m'plais.»
L'ouvrier sourit
Puis dit :

 

"Je sais qu'on t'appelle la vipère du trottoir.
Je sais combien tu fascines avec tes yeux noirs.
Oh oui ! je veux vivre désormais près de toi
Pourvu que tu ne sois rien qu'à moi.»

«De tous c'est toi seul que je préfère maintenant,

Dit-elle tout en lui mordant les lèvres jusqu'au sang,
Chéri elle t'aimera toujours follement

La vipère"

 

V'là huit jours que la vipère a fui
Et maintenant toutes les nuits
Dans Paris il la cherche partout
Prêt à lui faire un mauvais coup
Lorsqu'un soir il la croise soudain
Il lui barre le chemin :
«Tu vas revenir sinon...»
Elle lui répondit non.
Alors l'air surpris
Il dit :

 

«Je sais le pouvoir de la vipère du trottoir
Un autre s'est laissé prendre aux miroirs de tes yeux noirs
Comme moi il a quitté l'atelier, sa maman
Demain c'est le bagne qui l'attend.»
Prenant la vipère tendrement dans ses bras
Il dit : «Chérie tu ne recommenceras pas.»

Et là, dans la nuit doucement il étrangla

La vipère.