Paroles : Paul de KOCK
Musique : Yvette GUILBERT
MADAME ARTHUR |
Madame Arthur est une femme Qui fit parler, parler, parler, parler d'elle longtemps, Sans journaux, sans rien, sans réclame Elle eut une foule d'amants, Chacun voulait être aimé d'elle, Chacun la courtisait, pourquoi? C'est que sans être vraiment belle, Elle avait un je ne sais quoi! Madame Arthur est une femme Qui fit parler, parler, parler, parler d'elle longtemps, Sans journaux, sans rien, sans réclame Elle eut une foule d'amants, Madame Arthur est une femme Qui fit parler d'elle longtemps. Sa taille était fort ordinaire, Ses yeux petits mais sémillants, Son nez retroussé, sa voix claire, Ses pieds cambrés et frétillants Bref, en regardant sa figure, Rien ne vous mettait en émoi; Mais par derrière sa tournure Promettait un je ne sais quoi! Ses amants lui restaient fidèles, C'est elle qui les renvoyait Elle aimait les ardeurs nouvelles, Un vieil amour lui déplaisait Et chacun, le chagrin dans l'âme, De son coeur n'ayant plus l'emploi, Disait: hélas! une autre femme N'aura pas son je ne sais quoi! Il fallait la voir à la danse; Son entrain était sans égal Par ses mouvements, sa prestance, Elle était la Reine du bal Au cavalier lui faisant face Son pied touchait le nez, ma foi, Chacun applaudissait sa grâce Et surtout son je ne sais quoi! De quoi donc vivait cette dame? Montrant un grand train de maison, Courant au vaudeville, au drame, Rien qu'à l'avant-scène dit-on Elle voyait pour l'ordinaire Venir son terme sans effroi, Car alors son propriétaire Admirait son je ne sais quoi! Oh! femme qui cherchez à faire Des conquêtes matin et soir, En vain vous passez pour vous plaire Des heures à votre miroir, Élégance, grâce mutine, Regard, soupir de bon aloi, Velours, parfums et crinoline, Rien ne vaut un je ne sais quoi! |