LA POMPE Á MERDE |
Soupe à l’oignon, bouillon démocratique, Perdreau truffé du Boulevard Saint Germain, Vous serez tous, c’est une loi physique, Bouffés la veille, et chiés le lendemain. Ambiance : Une voix : "Faites avancer la première voiture", (Avant le deuxième couplet ; "Deuxième voiture" etc) Le choeur : hennissement du cheval. La voix : "Vérifiez les manomètres" Le choeur : sifflement La voix : "Renversez la vapeur" Le choeur : autre sifflement, de timbre différent La voix : "En avant, tout doucement" Et puisqu’il faut que rien n’se perde, Dans la nature où tout est bon, Amis poussons, poussons la pompe à merde, Le jour se lève à l’horizon. Pompons la merde Et pompons-la gaiement Et envoyons se faire foutre Ceux qui ne sont pas nos frères Pompons la merde Et pompons-la gaiement Et envoyons se faire foutre Ceux qui ne sont pas contents Entendez-vous, place de la République, Quand les lampions commencent à s’allumer, Le bruit joyeux de notre mécanique ? La pompe à merde se met à fonctionner. Fille de roi, de ta beauté si fière, Tu dois chier, ainsi Dieu l’a voulu, Ton cul royal, comme un cul prolétaire, A la nature doit payer son tribut. Humble ouvrier, ta modeste cuisine, Te fait du riche envier les festins, Console-toi, les produits qu’il rumine Ne sentiront pas meilleur que les tiens. Puissants du jour, qui bouchez vos narines, Quand nous pompons le fruit de vos excès, Si nous cessions de vider vos latrines, Que sentiraient vos splendides palais ? Ah ! Vanités des parfums de ce monde, Roses, jasmins, qu’êtes-vous devenus ? Vous embaumiez à cent lieues à la ronde, La merde passe et l’on ne vous sent plus. Nous voudrions que le canon tonne, Et proclamant la patrie en danger, Nous saurions tous, en vrai fils de Belonne, Mieux que Cambronne, emmerder l’étranger. Dieu, pour nos sens, créa les fraîches roses, Le papillon aux brillantes couleurs, Les gais refrains pour les esprits moroses, Et pour nos culs, il fit les vidangeurs ! O, vidangeur à l’allure morose Moque-toi bien du vil qu’en dira-t-on, C’est la merde qui fait fleurir la rose Honneur et gloire à tous nos beaux étrons. Messieurs, Mesdames, si par ma chansonnette J’ai déridé vos fronts par trop rêveurs. Quand vous passerez devant une pompe honnête, Venez, ensemble, nous pomperons en choeur, Parlé : Arrêtez, un homme est tombé dans la fosse. Sauvez-le, sauvez le ! Trop tard ! Oh ! Merde ! |