Texte : L. ARAGON

Musique : J. FERRAT

 

UN JOUR UN JOUR

 

Voix-guitare

Tout ce que l'homme fut de grand et de sublime

Sa protestation ses chants et ses héros

Au-dessus de ce corps et contre ses bourreaux

À  Grenade aujourd'hui surgit devant le crime

 

Et cette bouche absente et Lorca qui s'est tu

Emplissant tout à coup l'univers de silence

Contre les violents tourne la violence

Dieu le fracas que fait un poète qu'on tue

 

REFRAIN

Un jour pourtant un jour viendra couleur d'orange

Un jour de palme un jour de feuillages au front

Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront

Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche

 

Ah je désespérais de mes frères sauvages

Je voyais je voyais l'avenir à genoux

La Bête triomphante et la pierre sur nous

Et le feu des soldats porté sur nos rivages

 

Quoi toujours ce serait par atroce marché

Un partage incessant que se font de la terre

Entre eux ces assassins que craignent les panthères

Et dont tremble un poignard quand leur main l'a touché

 

REFRAIN

 

Quoi toujours ce serait la guerre la querelle

Des manières de rois et des fronts prosternés

Et l'enfant de la femme inutilement né

Les blés déchiquetés toujours des sauterelles

 

Quoi les bagnes toujours et la chair sous la roue

Le massacre toujours justifié d'idoles

Aux cadavres jetés ce manteau de paroles

Le bâillon pour la bouche et pour la main le clou

 

REFRAIN et FIN